Beaucoup de gens n'ont probablement jamais entendu parler de l'ylang‑ylang, mais ont déjà senti son parfum. Ingrédient phare de célèbres parfums et produits de beauté, l'ylang‑ylang est aussi subtil qu'aromatique.
Trois petites îles volcaniques de l'océan Indien représentent 60% de la production mondiale.
Cette production provient des plantations d'ylang‑ylang qui parsèment ces îles, les fleurs étant soigneusement récoltées par les femmes des populations locales, puis acheminées jusqu'aux distilleries des environs où on en extrait l'essence.
Aujourd'hui, grâce à un partenariat unique entre le gouvernement des Comores, le CIR, le PNUD et ITC, des coopératives sont créées afin de protéger les cueilleurs, distillateurs, parfumeurs et exportateurs comoriens du secteur de l'ylang‑ylang, ce qui contribue à élargir les possibilités de revenu et à accroître la productivité.
Djamalia Alaoui récolte des fleurs d'ylang‑ylang près de chez elle, sur l'île d'Anjouan, pour gagner sa vie.
Un matin de mai 2018, vêtue de rose vif et de violet, elle a expliqué comment savoir si c'était le bon moment pour cueillir les fleurs, ajoutant que la floraison s'étalait chaque année de mai à décembre.
Aujourd'hui, une coopérative ayant été établie dans son village, les fleurs qu'elle récolte arrivent directement dans une distillerie proche où elles sont transformées en huile essentielle, laquelle est exportée vers la France.
D'autres personnes aux Comores se procurent cette huile, la transforment et cherchent à établir leurs propres marchés d'exportation.
"Je reçois l'huile essentielle d'ylang‑ylang de la distillerie. Ensuite, je la sèche et la filtre pour m'assurer qu'elle soit limpide et pure. Je fabrique une huile essentielle qui est très chère et très recherchée. Nous sommes très fiers, car il s'agit d'un produit local demandé dans le monde entier", a dit Houria Said Muhammed, propriétaire de NectaLab, une entreprise basée chez elle à Moroni, capitale des Comores.
NectaLab emploie cinq personnes et les produits commercialisés par Houria incluent aussi bien des parfums que des crèmes et des lotions, tous fabriqués à partir de plantes et de fleurs cultivées aux Comores, comme l'ylang‑ylang, la vanille et le clou de girofle.
"Mon rêve n'est plus d'avoir un petit laboratoire chez moi, mais de créer une entreprise et d'employer beaucoup de personnes", a‑t‑elle dit.
Le gouvernement axe ses efforts sur ses précieuses ressources que sont l'ylang‑ylang, la vanille et le clou de girofle – des cultures de rapport essentielles compte tenu de la demande mondiale. Grâce au partenariat avec le CIR, l'établissement de coopératives, la formation de femmes entrepreneurs comme Houria et l'aide aux petites entreprises par la fourniture de cuves, d'étiquettes et d'articles nécessaires à la transformation ont jeté les bases d'un accroissement des échanges pour le pays.
"Notre rendement a augmenté grâce au CIR. Nous avons également acquis du matériel et formé nos cultivateurs. Tout cela nous a permis d'améliorer la production de nos cultures de rapport", a dit Djaffar Ahmed Said Hassani, Vice‑Président en charge de l'économie, de l'énergie, de l'industrie, de l'artisanat, du tourisme, des investissements, du secteur privé et des affaires foncières, depuis son bureau à Moroni.
Il a ajouté ceci: "Oui, nous avons besoin d'aide, de soutien et d'assistance. C'est pourquoi je demande à d'autres partenaires d'adhérer au CIR afin de nous aider à développer nos cultures de rapport. En retour, nous travaillerons dur au gouvernement des Comores pour faire en sorte que ces trois cultures impriment leur marque sur le monde, car elles ont une incidence directe sur notre économie et sur nos populations les plus pauvres."
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