16 septembre 2020

Mettre en valeur la filière du miel Éthiopien

by Deanna Ramsay / in Tribune libre

Le nouveau site d'apiculture situé à Ankesha, près du lac Tana en Éthiopie, est niché dans un champ verdoyant de plantes variées qui attirent les abeilles mellifères.

Effectivement, des essaims bourdonnants vont et viennent dans les nouvelles ruches en bois peintes en jaune vif.

Cette expérience menée dans le village de Boya vise à aider 18 habitants à développer une source supplémentaire de revenu en tirant parti de la longue tradition apicole du pays. De fait, l'Éthiopie est le pays africain qui produit le plus de miel et de cire d'abeille, dont la majeure partie est utilisée localement pour la fabrication du vin de miel, le tej, et de bougies utilisées lors des offices religieux.

Il existe toutefois d'autres perspectives pour le miel qui pourraient aider les populations rurales comme celles vivant dans le nord fertile de l'Éthiopie. La demande mondiale pour le miel augmente, et le pays pourrait développer un produit d'exportation qui soit conforme aux normes internationales et séduise les consommateurs grâce à des saveurs remarquables.

"Le miel offre un immense potentiel pour l'Éthiopie si nous augmentons notre capacité en ajoutant une certaine valeur aux produits du miel et en identifiant de nouveaux marchés. Je pense que nous sommes leader sur le marché, nous pouvons donc développer une nouvelle filière pour générer des recettes d'exportation", a dit M. Mesgenu Arga Moach, Ministre d'État du commerce et de l'industrie de l'Éthiopie.

"Le miel éthiopien est d'excellente qualité, mais il est essentiel de se mettre en conformité avec les normes des marchés internationaux; cela est important en termes de développement de la capacité", atil ajouté.

M. Abebe Jenberie Wubie, titulaire d'un doctorat et membre du Centre international sur la physiologie et l'écologie des insectes (ICIPE), est chargé des travaux impliquant plus de 2 000 personnes dans 8 districts, dispensant des formations sur les techniques apicoles, fournissant des kits de démarrage en collaboration avec un autre projet de l'ICIPE et donnant des conseils sur les plantations proches des ruchers et la gestion générale des colonies.

Lors d'un tour des champs à Boya, il a montré les différentes variétés de plantes qui poussent dans les champs du rucher.

"Ça, ce sont des pois cajan, ça, des brassicacées, là, des pommes de terre et là, des oignons. Ces plantes attirent les abeilles. Une partie du travail consiste à aider les nouveaux apiculteurs à savoir quoi planter", atil dit.

Les 18 personnes composant le groupe sont chacune responsables de 2 ruches, pouvant produire chacune 35 kilogrammes de miel par récolte, a expliqué M. Wubie.

"Les possibilités de revenu pour les populations rurales sont limitées. Le miel a un potentiel énorme et peut aider les jeunes sans emploi", atil dit.

Jusqu'à présent, 2 450 personnes ont appris comment gérer les colonies d'abeilles mellifères et quelles espèces de plantes sont préférables pour le butinage, et 186 personnes ont reçu une formation sur la pollinisation et la manière de procéder lorsque les ruches ne sont pas actives.

M. Agumas Asema,l' un des participants nouvellement responsable de deux ruches, a dit qu'il espérait gagner plus d'argent après sa première récolte de miel.

"Je ne possède pas de terre, je n'ai pas d'activité principale", atil dit. "Je gagne de l'argent en cultivant les terres d'autres personnes et en partageant ce que je récolte".

Il a noté que, grâce à la formation, il était désormais capable de distinguer la reine des ouvrières, et que le groupe de nouveaux apiculteurs pouvait obtenir des conseils et des renseignements auprès d'un agent de vulgarisation agricole et des formateurs.

"Nous pensons que l'apiculture et ses activités connexes permettront de soutenir les jeunes sans emploi des zones rurales et de les tirer de la pauvreté. De cette manière, le miel éthiopien et d'autres produits de la ruche auront une plus grande chance de pénétrer le marché mondial et d'atteindre les consommateurs mondiaux qui recherchent des produits authentiques et naturels", a dit M. Wubie.

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