PRINCIPAUX RÉSULTATS
- Expansion du secteur du soja au Togo | Le soutien du CIR a contribué à multiplier la production de soja par 12 et permis au Togo de devenir le premier pays au monde à exporter des fèves de soja biologiques vers l'Union européenne (UE).
- Intégration du commerce | Le Cadre intégré renforcé (CIR) a soutenu le lancement de la nouvelle Politique commerciale nationale du Togo, qui donne la priorité à la nécessité d'intégrer le commerce dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services.
- Intégration du commerce au sein du gouvernement | L'Unité nationale de mise en œuvre (UNMO) a été intégrée au Ministère du commerce.
- Participation à la ZLECAf | Avec l'aide du CIR, le Togo a élaboré deux politiques pour intensifier la participation du pays au commerce régional: 1) une stratégie nationale de mise en œuvre de l'Accord portant création de la ZLECAf et 2) une liste d'engagements tarifaires.
- Autonomisation des femmes | Les améliorations réalisées avec l'aide du CIR dans les secteurs de la production des noix de cajou et du beurre de karité au Togo ont permis d'autonomiser les femmes parties prenantes.
Située en Afrique de l'Ouest, sur la côte septentrionale du Golfe de Guinée, la République togolaise a pour voisins le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso. Le Togo a une population de quelque 9 millions d'habitants et bénéficie d'un climat diversifié et de vastes terres arables qui recèlent un fort potentiel pour la production agricole.
Le secteur agricole emploie la majorité de la main-d'œuvre togolaise dans la production de cultures vivrières telles que les céréales, les tubercules alimentaires et les fèves de soja. Les cultures marchandes comme le café, le cacao et le coton sont aussi des moteurs économiques importants, représentant 20% des recettes d'exportation du pays.
Le CIR soutient le Togo depuis 2008. Beaucoup de choses ont été réalisées depuis cette date, en particulier en ce qui concerne l'intégration régionale et le développement des secteurs de la noix de cajou, du karité et des fèves de soja, à la fois dans le pays et, plus généralement, dans la région.
Le soutien a exploité plusieurs atouts existants du Togo pour stimuler le développement économique et social. Par exemple, le Port Autonome de Lomé (PAL) applique des droits de douane très concurrentiels et permet aux exportations d'atteindre les principaux ports européens dans un délai moyen de seulement sept jours. La production agricole du Togo est aussi extrêmement appréciée pour ses produits biologiques, qui sont très prisés par les consommateurs européens.
Néanmoins, bien que les exportations de produits agricoles aient légèrement augmenté au cours de la décennie écoulée, le Togo reste confronté à un déficit commercial. Comme plusieurs autres pays moins avancés (PMA), il a également dû faire face à une série de difficultés économiques découlant des conflits mondiaux et régionaux, et à l'augmentation des prix de l'énergie et des produits alimentaires.
Malgré cela, le Togo s'est récemment engagé sur une trajectoire de développement en mettant en place des programmes économiques et sociaux ambitieux qui misent sur les atouts de son économie. Afin de soutenir ses objectifs de développement national, le CIR a financé neuf projets et cinq projets régionaux depuis 2008.
L'essor du secteur du soja au Togo
Avec le soutien du CIR, la direction générale du développement du secteur privé au sein du Ministère du commerce a mis en œuvre un projet visant à renforcer la chaîne de valeur de la fève de soja au Togo et à améliorer l'organisation du secteur. Dès le début du projet, remarquablement, la production de soja du Togo a été multipliée par 12, passant de 25 000 tonnes en 2015 à 300 000 tonnes en 2022.
Le projet a contribué au développement des compétences des parties prenantes en matière de production et de commercialisation, et a également aidé les producteurs, les transformateurs et les négociants à s'organiser en associations, créant ainsi des possibilités d'emploi supplémentaires. Les associations ont fourni des services essentiels à leurs membres, notamment en leur inculquant de bonnes pratiques agricoles et en les familiarisant avec le processus d'obtention de la certification biologique. Les exportateurs de fèves de soja ont pu fortement développer leurs entreprises, la valeur globale des exportations du pays passant d'un peu moins de 700 000 USD en 2015 à presque 60 millions d'USD en 2023.
Grâce à sa détermination à améliorer son secteur du soja, le Togo a atteint une étape importante en 2020 lorsqu'il est devenu le premier pays au monde à exporter des fèves de soja biologiques vers l'UE.
Avec ce secteur du soja florissant, le Togo ouvre la voie à la croissance économique et crée de nouvelles possibilités pour sa population.
Placer le commerce au cœur du développement
Avec l'appui du CIR, le Togo a pris des mesures afin d'améliorer son environnement institutionnel pour le commerce à travers diverses politiques. Parmi ces politiques figurent des stratégies nationales pour l'exportation de produits agricoles et l'application de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques de l'Afrique (AGOA), ainsi que la Stratégie nationale de mobilisation en faveur de l'Aide pour le commerce.
En 2021 et 2022, le Togo a approuvé et lancé une nouvelle Politique nationale de développement du commerce. Cette nouvelle politique a donné lieu à une avancée importante, à savoir la priorité accordée, dans le budget national, aux programmes et projets commerciaux, dont la part annuelle est passée de 96 000 USD en 2018 à 550 000 USD en 2021. Ce document de politique guide la participation du pays à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et établit des lignes directrices pour la reprise après la COVID-19. Il intègre également le commerce dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services.
Un projet d'appui à la mise en œuvre du CIR a été mené à bien entre 2012 et 2018 par l'UNMO. Avec le soutien du CIR, l'UNMO a dispensé aux fonctionnaires des cours de formation qui ont amélioré leurs compétences en matière d'élaboration des stratégies et politiques commerciales. Elle a également été intégrée en tant qu'unité du Ministère du commerce, tandis que les membres de son personnel ont été engagés comme fonctionnaires du gouvernement.
Favoriser l'intégration régionale
La ZLECAf est la plus vaste zone de libre-échange au monde, en termes de nombre de pays membres, de superficie et de population. L'Accord regroupe les 55 pays de l'Union africaine et 8 communautés économiques régionales en vue d'établir un marché unique pour les biens et les services grâce à la suppression progressive des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce.
En 2022 et 2023, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique a mis en œuvre un projet régional financé par le CIR et la Société internationale islamique de financement du commerce. L'objectif était de renforcer la capacité de six PMA africains (Burkina Faso, Guinée, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) à participer effectivement à la ZLECAf et à bénéficier de ses retombées.
Au Togo, le projet avait pour priorité de sensibiliser les parties prenantes à la facilitation des échanges (comme les fonctionnaires des douanes, les secteurs public et privé ou la société civile) aux avantages de la ZLECAf et de mener des programmes de formation pour le renforcement des capacités. Il a aussi aidé le Togo à élaborer plusieurs instruments de politique conçus pour favoriser la mise en œuvre de la ZLECAf. Parmi ceux-ci figuraient une stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf et la liste des engagements tarifaires du pays. Le Togo a également créé un comité national de la ZLECAf dans le cadre du Comité national des négociations commerciales et incorporé des lignes directrices sur la participation à la ZLECAf dans la Politique nationale de développement de 2022 mise à jour.
Par ailleurs, entre 2020 et 2023, le CIR a financé un projet destiné à faciliter le transport et le commerce en Afrique de l'Ouest. Mis en œuvre par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, ce projet visait à simplifier les règlementations douanières et à la frontière, en particulier dans le corridor Burkina Faso-Togo, en créant des mécanismes de coordination pour permettre une meilleure intégration régionale.
Renforcer la production dans les secteurs prioritaires
L'Étude diagnostique sur l'intégration du commerce du Togo, réalisée initialement en 2010, a été mise à jour en 2017. Cette mise à jour a mis en lumière l'immense potentiel inexploité que présentaient les secteurs togolais de la noix de cajou et du karité en termes de croissance des exportations, de croissance économique et de création d'emplois.
Le Togo est le septième plus grand producteur de karité au monde, avec une production annuelle de 20 000 à 25 000 tonnes de noix. Cependant, si les parties prenantes estimaient qu'il serait possible de faire beaucoup mieux, les techniques de transformation et de commercialisation limitées du Togo entravaient sa capacité à optimiser les niveaux de production.
Entre 2018 et 2023, l'UNMO du Togo a mené un projet financé par le CIR pour améliorer la compétitivité des secteurs de la noix de cajou et du karité, en mettant l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles et humaines le long de la chaîne de valeur. Ce projet a permis d'accroître à la fois les niveaux de production et la qualité. Depuis son lancement et jusqu'en 2023, la production totale de noix de cajou a été de 112 000 tonnes, soit une valeur de plus de 93 millions d'USD. S'agissant du beurre de karité, la valeur des marchandises produites a dépassé 21 millions d'USD et le secteur a accédé à 32 nouveaux marchés.
Les producteurs et les transformateurs de ces deux secteurs ont été formés aux pratiques en matière de transformation des produits, de gestion des emballages, et d'hygiène, de santé et de sécurité, alignées sur les normes internationales. Les laboratoires jouent un rôle important dans le processus d'amélioration de la valeur des produits. De ce fait, le CIR a appuyé la rénovation du matériel d'analyse et d'essai dans les laboratoires de la chaîne de valeur. Cette modernisation a permis aux parties prenantes d'améliorer la qualité des produits du karité en vue de répondre aux prescriptions sanitaires et phytosanitaires sur les marchés cibles – en particulier en Europe. Dans ce contexte, les bénéficiaires se sont approprié les réalisations du projet, ce qui leur a permis de transmettre leurs compétences et connaissances récemment acquises à d'autres acteurs de la chaîne de valeur.
Semer les graines de l'autonomisation des femmes
Le projet en faveur du secteur de la noix de cajou et du karité a aidé des groupes de femmes embauchées pour la cueillette et la transformation dans ces secteurs. L'initiative donnait la possibilité de participer à des missions de partage d'expérience et offrait un soutien technique à petite échelle aux entreprises. L'une des bénéficiaires, B Univers Cosmétiques, est spécialisée dans la transformation du beurre de karité en produits cosmétiques pour le corps et les cheveux, ainsi que dans la saponification à froid. La porte-parole de l'entreprise, Kataka Odette Dossa, déclare que le projet a fourni un soutien pour résoudre divers problèmes liés à la production.
Le Togo bénéficiait également d'un projet régional financé par le CIR et mis en œuvre par la Global Shea Alliance, qui ciblait le secteur du karité au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Togo, et était principalement axé sur l'autonomisation des femmes parties prenantes.
La création de coopératives pour les femmes cueilleuses et productrices de karité a donné aux femmes les moyens de négocier de meilleurs prix. Au niveau des coopératives, près de 35 000 femmes ont obtenu 52 entrepôts, 4 centres de transformation pour le beurre et du matériel pour 4 coopératives de savon. À la fin du projet, elles étaient capables de produire et de commercialiser presque 10 000 tonnes métriques de beurre de karité, évaluées à près de 4 millions d'USD.
Des mécanismes de coordination durables
En continuant de prôner le développement des industries prioritaires, le gouvernement du Togo donne un bon exemple de la manière dont les États peuvent soutenir efficacement l'évolution et la croissance des secteurs d'exportation prioritaires et pérenniser les résultats des contributions du CIR. L'UNMO, qui fait désormais partie intégrante du Ministère du commerce, joue un rôle crucial dans le cadre de ce soutien continu. Elle continue par ailleurs d'apporter un soutien financier et technique, et coordonne les comités liés au commerce.
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