Publié initialement sur le ITC Trade Forum en décembre 2021.
Un nouveau projet pilote de l’ITC utilise la technologie de la chaîne de blocs (blockchain) et des systèmes de traçabilité numérisés pour appuyer les productrices de café au Rwanda.
Le café est le cœur du Rwanda. C’est le principal moteur de la croissance économique, de la stabilité et de l’amélioration des revenus de plus de 450 000 producteurs de café. Principale culture d’exportation du pays, elle a contribué en moyenne au cours de la dernière décennie à hauteur de 24 % des exportations agricoles totales. L’agriculture elle-même compte pour 26 % du PIB, et 79,5 % de la population dépend principalement de l’agriculture de subsistance.
En raison de la pandémie de COVID-19, la dimension numérique est devenue plus que jamais un élément clé des petites entreprises du secteur du café, leur permettant d’accéder à de nouveaux acheteurs et de bénéficier des marchés internationaux. Cependant, alors que la confiance des consommateurs dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire s’amenuise, les acheteurs sont sous pression pour accroître la traçabilité et fournir une transparence totale aux consommateurs sur l’origine de leurs produits.
La traçabilité de la chaîne de valeur du café est en effet cruciale pour l’inclusion et la subsistance des producteurs. En outre, elle encourage une meilleure gestion des risques en termes de changement climatique, de pauvreté et de dégradation de l’environnement.
Un projet pilote innovant avec de nouvelles opportunités
Pour aider les petites entreprises à aborder la traçabilité, nous avons lancé un nouveau projet pilote à l’ITC : numériser les dossiers de traçabilité de près de 1 000 femmes productrices de café au Rwanda. La disponibilité de données de traçabilité dans un format numérique est cruciale pour les agriculteurs et les transformateurs, car elle leur permet d’améliorer leur visibilité auprès des acheteurs ainsi que la valeur à la vente de leurs produits.
En définitive, ce projet pilote doit nous aider à comprendre comment relier les productrices de café aux marchés, et par extension comment promouvoir un commerce inclusif. Dans cette optique, deux de nos partenaires utilisent des solutions technologiques avancées : FarmerConnect utilise la technologie de la chaîne de blocs, tandis que OLAM utilise son système de traçabilité AtSource.
Illustration avec Nova Coffee
Agnès Mukamushinja est la propriétaire de Nova Coffee, qu’elle a fondé avec son mari, Félix Hitayezu, en 2015. Ils cultivent, transforment et exportent un délicieux café Arabica d’origine unique depuis les montagnes du nord Rwanda.
Active depuis plus de 25 ans dans ce secteur, Nova cherche à devenir une entreprise pionnière ouvrant la voie à des pratiques socialement responsables.
Agnès a immédiatement compris le potentiel de la numérisation des transactions, et a fait profiter 80 productrices du logiciel suisse de traçabilité Farmer Connect (optimisé par IBM).
Des données pour un meilleur accès aux marchés et un commerce inclusif
Le projet pilote a nécessité beaucoup de travail de sa part et de celle de son équipe. Nonobstant, il a permis à Nova d’enregistrer et de valider les données sur toutes les transactions des agriculteurs, et ainsi constituer un conteneur de café sur la base des portefeuilles identifiés des agriculteurs. En capturant ces informations à l’aide de la technologie de la chaîne de blocs, le consommateur s’approvisionnant auprès du torréfacteur fourni par Nova Coffee est assuré de la validité des données.
En outre, le consommateur pourra savoir, par exemple, si les producteurs ont été payés équitablement, ou si la production est principalement assurée par des femmes. Le projet documente et examine l’impact de la numérisation de ces informations sur la chaîne de valeur. Notre objectif est de déterminer si cette nouvelle technologie peut améliorer l’accès aux marchés et promouvoir un commerce inclusif.
Le projet n’en est qu’à ses débuts. Toutefois, il constitue déjà une excellente expérience d’apprentissage pour les entreprises de café appartenant à des femmes, les producteurs de café, l’ITC, ainsi que pour les acheteurs de café.
Nous apprenons à mieux comprendre comment les nouvelles solutions technologiques et la traçabilité des données peuvent améliorer la visibilité des petits agriculteurs, et en particulier celle des femmes, mais aussi accroître les liens avec les acheteurs et assurer durablement une chaîne de valeur du café plus inclusive.
Le projet pilote est dirigé par l’équipe ecomConnect du Centre du commerce international dans le cadre du projet SheTrades Rwanda du Centre du commerce international. Il est financé par le Cadre intégré renforcé.
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