Un nouveau projet axé sur certaines chaînes de valeur allant des algues au miel
La grande majorité de ceux qui cultivent les algues sur les côtes de Zanzibar sont des femmes. C'est un travail difficile qui implique de longues heures dans l'eau et de lourds fardeaux. Et, comme la température de l'eau augmente, les gens sont obligés de travailler de plus en plus loin de la terre.
Cette activité a offert un avantage économique à de nombreuses femmes et jeunes de Tanzanie, qui ont pu subvenir aux besoins de leur foyer grâce aux revenus générés par la vente de leurs produits sur le marché. L'industrie des algues étant une activité mondiale, un nouveau partenariat entre le Cadre intégré renforcé (CIR) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) vise ce secteur, ainsi que quatre autres chaînes de valeur agro-industrielles dans le pays, qui peuvent apporter de nombreux avantages aux femmes et aux jeunes grâce au développement du commerce.
Voici comment.
1) Analyser les marchés
Dans le but de stimuler les revenus et l'économie nationale, cinq chaînes de valeur différentes ont été identifiées à partir d'une analyse récente qui pourrait avoir le plus grand impact sur les moyens de subsistance de la population rurale du pays, en portant spécifiquement sur les femmes et les jeunes. Il s'agit du miel, des produits du palmier, de l'horticulture, des algues et des anchois.
"Au lieu de commencer par la production et de chercher un marché, nous avons décidé de partir des marchés", a déclaré Emmanuel Nnko, responsable du pilier de la croissance inclusive au PNUD, qui met en œuvre le projet.
Des marchés plus accessibles et plus compétitifs au niveau national, régional et international peuvent servir à réduire la pauvreté, tout en présentant une série d'avantages plus larges pour une croissance économique durable. Des marchés qui fonctionnent bien stimulent les investissements et encouragent les petites entreprises à innover, à réduire les coûts et à créer des emplois.
En examinant la demande au Moyen-Orient, en Asie et en Europe, ainsi que l'évolution des marchés régionaux, l'analyse a révélé ce que la Tanzanie pouvait offrir. Des enquêtes préliminaires ont été réalisées pour les secteurs et un plan a été mis en place pour déterminer comment le projet pourrait soutenir au mieux les personnes travaillant dans ces secteurs.
2) S'appuyer sur les travaux antérieurs
En tant que pays moins avancé, le gouvernement de la Tanzanie a établi un partenariat avec le CIR depuis plus de dix ans, le pays s'efforçant de stimuler son commerce. Ce partenariat comprend une série d'études sur l'environnement commercial, dont la plus récente, un diagnostic réalisé en 2017, ciblait le potentiel agro-industriel et touristique de la Tanzanie. En plus de cela, le CIR a collaboré avec le gouvernement suisse et de multiples partenaires du système des Nations Unies sur un projet de Groupe des Nations Unies sur le commerce qui a aidé la Tanzanie à relier les secteurs de l'agro‑industrie et du tourisme.
Le PNUD a également conclu récemment un travail qui portait sur l'horticulture dans le pays.
"Pourquoi l'horticulture ? L'horticulture est le sous-secteur qui connaît la croissance la plus rapide au sein du secteur agricole tanzanien, avec une croissance annuelle moyenne d'environ 11%. Cette croissance est plus du double du taux de croissance global du secteur agricole. Le sous-secteur est également un employeur important en Tanzanie, fournissant des emplois à environ 4,4 millions de personnes, dont 400 000 sont des femmes", a déclaré M. Nnko.
Le précédent projet du PNUD a abordé des questions telles que la productivité, l'amélioration de l'environnement commercial, les progrès technologiques, l'accès au marché et le financement. Des agents de vulgarisation ont aidé les femmes à accroître leur productivité en utilisant l'irrigation au goutte-à-goutte et en surveillant la santé des sols. Le nouveau partenariat entre le CIR et le PNUD en Tanzanie s'appuiera sur l'expérience du PNUD en matière de soutien aux femmes horticultrices et aux jeunes horticulteurs, ainsi que sur les spécificités de l'acheminement des produits vers les marchés établis.
3) S'adresser aux institutions
La fourniture d'une assistance technique est un élément nécessaire du travail. Il s'agit notamment de faire en sorte que les recherches appropriées soient mises à la disposition du gouvernement, y compris du Ministère de l'industrie et du commerce. Le projet élabore un cadre et une stratégie de commerce électronique pour la Tanzanie, alors que le pays jette les bases d'une économie numérique.
"Nous devons disposer d'une sorte de cadre qui orientera ces entreprises dans le domaine des services de l'économie numérique", a déclaré M. Nnko. "Mais nous nous attendons également à ce que les ventes et les exportations des MPME augmentent et cela nécessite d'améliorer les environnements du commerce et de l'investissement, par exemple en mettant en place des politiques et des cadres réglementaires favorables, ce qui, en fin de compte, aidera le commerce et l'investissement à prospérer."
4) Mobiliser les ressources
Un ensemble de ressources provenant de différentes institutions est affecté à ce travail, dont 2,1 millions de dollars EU du CIR, une contribution en nature de 240 000 USD du Ministère de l'industrie et du commerce et 500 000 USD du PNUD. Il est à espérer que des ressources supplémentaires pour soutenir les petites entreprises arriveront au fur et à mesure que ces efforts progresseront.
5) Privilégier le libre-échange en Afrique
La Tanzanie devrait ratifier l'Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans le courant de l'année et le partenariat élabore une analyse visant à déterminer comment le pays peut se positionner au mieux face à cette nouvelle opportunité. L'étude entreprise portera sur une analyse approfondie des coûts et des avantages de la ZLECAf et des possibilités d'accès au marché pour la Tanzanie.
"Le document soutiendra et informera le gouvernement en examinant les avantages que la ZLECAf peut apporter et les nouveaux marchés potentiels", a déclaré M. Nnko.
En combinaison avec la coordination institutionnelle et le type de soutien ciblé offert par le CIR et le PNUD, une "intervention à 360 degrés" selon M. Nnko, la Tanzanie continue de se positionner pour faciliter le commerce local, régional et international.
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