Le pays déploie des efforts considérables pour amener ses récoltes jusqu'aux consommateurs – dans le pays, dans la région et au-delà
Au Malawi, qui se décrit comme un pays chaleureux au cœur de l'Afrique, l'agriculture est au centre de l'économie.
Environ 80% des 19 millions d'habitants sont des petits exploitants qui travaillent sur des parcelles de moins d'un hectare et le pays est l'un des plus pauvres au monde.
Dans le but de mettre en valeur le potentiel de sa population et de ses terres, le gouvernement du Malawi mène une stratégie ciblée visant à stimuler les exportations de produits agricoles du pays et à s'ouvrir à de nouveaux marchés, et ce, afin de réduire la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des Malawiens.
"En 2013, le Malawi a élaboré une stratégie de diversification qui tient compte de l'accentuation du déséquilibre commercial et nous avons mis en œuvre la Stratégie nationale d'exportation pour résoudre les difficultés liées au renforcement de nos capacités de production", a déclaré Christina Chatima, Directrice du commerce au Ministère de l'industrie, du commerce et du tourisme du Malawi.
"Une initiative pilote a apporté un soutien à des petits exploitants et nous avons constaté que les capacités de production se sont améliorées, que les agriculteurs concernés ont bénéficié d'une forte hausse de revenu et que les niveaux de pauvreté ont réellement baissé. Nous sommes donc très heureux de travailler à la mise en œuvre de la stratégie d'exportation, ainsi que du programme du gouvernement destiné à réduire la pauvreté", a-t-elle dit.
Le pays cultive essentiellement du maïs et du tabac, et le plan du gouvernement vise à élargir les marchés d'exportation pour de nouveaux produits agricoles, y compris des produits transformés de plus grande valeur, tels que les arachides salées ou encore les tourteaux de soja et le soja en poudre.
Le retour sur ces produits plus chers implique une hausse des revenus pour les agriculteurs ruraux grâce à des prix plus élevés pour leurs récoltes, des emplois pour les personnes dans les centres de transformation à Lilongwe et davantage de débouchés pour les entreprises et les coopératives originaires du Malawi.
TROUVER DES MARCHÉS
Trouver et renforcer les marchés est un aspect fondamental du plan commercial du pays et le Centre de l'investissement et du commerce du Malawi (MITC) oriente ses efforts afin de pénétrer les marchés régionaux, de promouvoir les produits fabriqués au Malawi en se fondant sur la recherche et la demande, et de créer des zones économiques spéciales.
Le PDG du MITC, Clement Kumbemba, a déclaré: "Notre gouvernement met maintenant l'accent sur l'augmentation des échanges car nous considérons le commerce comme la seule voie durable pour notre développement … Le commerce doit être stratégique et la production sur laquelle se concentrent nos agriculteurs et notre industrie découle des efforts du MITC pour contribuer à trouver des marchés, parce que notre pays considère que sa production doit être déterminée par la demande."
Les nouveaux marchés gagnés au Zimbabwe et en Afrique du Sud, entre autres, ont généré des exportations s'élevant à 47 millions de dollars EU. En outre, depuis qu'un bureau gouvernemental avec un spécialiste de la commercialisation est installé à Tete (Mozambique), il est maintenant encore plus facile d'établir des connexions et de déterminer ce que veulent les importateurs.
Des études de marché menées en Tanzanie et en Zambie ont permis d'identifier des lacunes et le MITC travaille également avec les entreprises locales pour accroître leurs capacités en matière de commercialisation sur la base des résultats des études.
"L'économie a fortement bénéficié de l'intégration. Le Ministère a collaboré étroitement avec le MITC pour élargir les marchés pour certains de nos produits… Un grand nombre de produits agroalimentaires ont été exportés dans la région, ce qui montre que ce partenariat a eu un impact considérable au Malawi", a dit Mme Chatima.
PREMIÈRE RÉCOLTE
Ce partenariat regroupe le Ministère de l'industrie, du commerce et du tourisme du Malawi, le Cadre intégré renforcé (CIR), le MITC et l'Association nationale des petits exploitants agricoles du Malawi (NASFAM), qui travaillent tous pour accroître le commerce des produits agricoles du pays et en assurer la durabilité.
L'agriculture représente environ un tiers du PIB du Malawi; c'est un secteur essentiel avec une marge de croissance certaine.
"Il me semble que nous faisons des progrès. Après avoir négocié pour conquérir tous ces marchés, nous avons réalisé qu'ils avaient besoin de produits et, par conséquent, que nous devions accroître notre capacité. Il n'est donc pas seulement question de travailler de manière isolée, nous étudions notre façon de collaborer dans ces chaînes de valeur pour mener à bien la diversification et l'industrialisation engagées par le gouvernement", a dit Mme Chatima.
Cette collaboration se développe encore davantage avec l'objectif de créer des zones, conjointement avec la Banque mondiale, pour faciliter le commerce et les affaires au-delà des frontières, en prenant exemple sur les réussites enregistrées dans des pays de la région comme l'Éthiopie.
"L'agriculture demeure le fondement de notre économie et il s'avère que la priorité consiste à trouver le moyen d'accélérer les investissements agricoles au Malawi. Une solution rapide, inspirée des modèles économiques qui ont prévalu dans le monde, consiste à créer des zones économiques spéciales et, au Malawi, le secteur par lequel il convient de commencer doit être l'agriculture", a dit M. Kumbemba.
Il a ajouté: "Le pays est très enthousiaste car ces zones économiques spéciales permettront au Malawi d'attirer davantage d'entreprises agroalimentaires. Cela créera de nombreux emplois pour les jeunes et pour les femmes."
DES RÉSULTATS à TOUS LES NIVEAUX
Au centre de transformation de la NASFAM à Lilongwe, des femmes trient les arachides, tandis que des machines sont à disposition pour décortiquer, blanchir et emballer. Des hommes portent de gros sacs en toile de jute pleins de riz parfumé prêt à être exporté, peut-être vers l'un des marchés conquis récemment par le MITC en Afrique du Sud.
À quelques heures de route, près de la frontière avec la Zambie, s'étendent les champs d'arachides de la NASFAM, où convergent visiblement les objectifs du pays et ceux des individus.
Bester Glandson participe à l'un des projets pilotes visant à améliorer la production agricole du Malawi: on lui a appris comment planter du soja et des arachides sur une parcelle d'un hectare prêtée par la NASFAM. La formation et le terrain ont été très importants pour cette femme qui élève deux enfants en bas âge puisqu'elle a pu construire une maison en briques avec ses gains et qu'il lui reste de l'argent pour ses enfants.
"Avant, je n'avais pas de maison. Je n'arrivais pas à subvenir aux besoins de mes enfants … Ma vie s'est beaucoup améliorée", a dit Mme Glandson, avec au loin les montagnes qui marquent la frontière et à côté les champs de soja qui seraient récoltés le lendemain.
Le soja et les arachides qu'elle plante et récolte elle-même depuis trois ans peuvent maintenant être vendus, à l'état brut à des acheteurs au Mozambique, décortiqués et blanchis en Zambie, ou grillés et salés dans le cadre du commerce équitable au Royaume-Uni. Ainsi, les travaux pilotes de la NASFAM ayant plus que doublé les revenus moyens des agriculteurs, tout le monde est gagnant: les petits cultivateurs comme Bester, les acheteurs et les marchés nouvellement trouvés par le MITC, et le gouvernement.
"Le travail du Malawi, qui repose sur une stratégie commerciale ciblée mise en œuvre grâce à l'amélioration des techniques d'exploitation agricole, à la transformation et à l'ouverture des marchés internationaux pour les entreprises, est un excellent exemple de planification commerciale éclairée permettant de faire avancer les objectifs du développement. Le CIR se réjouit de voir le Malawi trouver encore plus de marchés d'exportation et, grâce à cela, de voir la productivité et les revenus des agriculteurs augmenter", a dit Simon Hess, coordonnateur du CIR.
If you would like to reuse any material published here, please let us know by sending an email to EIF Communications: eifcommunications@wto.org.