Dans une bande aride de l'Afrique, une sève d'un type particulier ouvre des perspectives nouvelles aux personnes les plus démunies et augure des avancées pour l'environnement
Pour ceux qui vivent hors de l'Afrique subsaharienne, d'où provient en grande partie la gomme arabique, cette substance n'est sans doute pas un produit familier. Elle est pourtant présente partout, ou presque, dans l'alimentation et les boissons, les céramiques et les cosmétiques, le papier et l'encre, pour ne citer que quelques‑uns des produits qui en contiennent.
Cette sève gluante, que les scientifiques dénomment exsudat, est sécrétée par certaines essences d'acacias et elle est commercialisée dans le monde entier sous sa forme solidifiée car elle a de nombreuses utilisations. Et les exportations ont triplé au cours des deux dernières décennies.
Mais ce boom n'a pas encore permis d'améliorer les conditions de vie des cueilleurs, qui vivent dans certains des pays les plus pauvres du monde et dont l'influence sur les cours de la gomme arabique est minime.
Le récent rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) se penche sur cette substance insolite. L'auteur de ce rapport, l'économiste Mario Jales, précise: "la gomme arabique a un énorme potentiel mais il n'est pas pleinement exploité. Constatant qu'elle n'est pas aussi demandée que certaines autres substances et sachant que les données et analyses la concernant sont difficilement accessibles, nous avons estimé qu'une initiative pourrait être utile. Et les États membres ont fait part de leur vif intérêt pour cette initiative ".