PRINCIPAUX RÉSULTATS
- Appropriation par le pays: le gouvernement du Niger cofinance la plupart des projets du Cadre intégré renforcé (CIR), ce qui témoigne d'une forte appropriation et de l'attachement en faveur du commerce.
- Soutien aux secteurs porteurs:
- Le CIR a aidé le gouvernement du Niger à moderniser son secteur des cuirs et peaux, et 5 millions d'euros supplémentaires ont été obtenus grâce à un financement additionnel de l'Union européenne (UE) pour faire en sorte que les réalisations du CIR dans ce secteur soient durables.
- Le soutien à la production de sésame a contribué à transformer ce secteur, auparavant fragmenté, en un domaine d'activités dynamique, grâce à la création d'une association fonctionnelle (Interprofession de la filière sésame), de comptoirs de commercialisation et d'entrepôts pour ses membres. Le secteur a connu une croissance de 11% entre 2019 et 2022.
Le Niger est un pays sans littoral qui compte environ 26 millions d'habitants et se situe au cœur du Sahel. Il est entouré par l'Algérie et la Libye au nord, le Tchad à l'est, le Nigéria et le Bénin au sud, et le Burkina Faso et le Mali à l'ouest. Cette position géographique le rend vulnérable à toute instabilité de l'un de ces pays, mais elle constitue aussi une localisation stratégique propice aux liens bénéfiques entre les pays vers le nord et vers le sud.
Le partenariat du CIR avec le gouvernement du Niger a débuté en 2005 avec une Étude diagnostique sur l'intégration du commerce (EDIC) réalisée par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). L'EDIC a été adoptée en 2010 par le Conseil des ministres, après un vaste processus de consultation impliquant plusieurs parties prenantes du gouvernement, des partenaires de développement, du secteur public, du secteur privé et de la société civile. L'EDIC a mis en avant les priorités de développement du Niger, en particulier la nécessité de l'intégration du commerce dans les stratégies de développement du pays et dans le système commercial régional et mondial. La mise à jour ultérieure de l'EDIC de 2015 indique que: "la situation géographique du Niger, à savoir un pays sans littoral et à la périphérie d'une région connaissant de multiples contraintes géopolitiques et économiques, fait de la facilitation des échanges la clé de l'intégration commerciale du pays."
Renforcement des capacités en tant que clé pour libérer le potentiel du commerce
Le soutien du CIR était initialement axé sur le Ministère du commerce et de l'industrie, dans lequel une unité nationale de mise en œuvre (UNMO) a été créée, notamment au sein de la Direction du commerce extérieur et du partenariat économique. L'UNMO fait désormais partie intégrante du cadre institutionnel du gouvernement et constitue un élément essentiel pour rassembler les parties prenantes et les ministères sectoriels (de l'économie et des finances, de l'agriculture et de l'élevage, du commerce et de l'industrie, du tourisme et artisanat, et autres) afin de fournir des orientations pour les activités du programme du CIR au Niger. Elle a aussi facilité le processus d'intégration du commerce dans les plans nationaux de développement, ainsi que l'élaboration de stratégies et de politiques sectorielles spécifiques visant à améliorer l'environnement commercial au Niger.
Le CIR a soutenu l'organisation d'ateliers, pour plus de 1 500 participants du gouvernement, du secteur privé et de la société civile, qui visaient à renforcer les capacités institutionnelles en matière d'accords commerciaux, de formalités liées au commerce, de mécanismes d'incitation à l'investissement, de codes des douanes et des mines, et en ce qui concerne les difficultés et les possibilités présentées par la ZLECAf. Il était nécessaire de renforcer les compétences pour soutenir des interventions spécifiques développées par le gouvernement dans le cadre des efforts qu'il déployait pour renforcer et promouvoir la compétitivité du commerce du Niger, tant au niveau régional qu'au niveau international. Cela était également nécessaire pour contribuer à la diversification et au renforcement de la résilience du secteur agricole du pays, qui représentait 41,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2022.
Un autre élément essentiel du soutien était l'intégration effective du commerce dans le plan de développement économique et social (PDES) 2012‑2015 du Niger et dans la Stratégie de développement durable et de croissance inclusive (SDDCI) Niger 2035. La SDDCI souligne que le renforcement de la résilience du secteur agricole, conjugué à la transformation structurelle des zones rurales, augmentera les revenus et réduira les vulnérabilités des ménages ruraux aux chocs climatiques.
Accroissement des exportations des cuirs et peaux
La mise à jour de l'EDIC de 2015 a permis de déterminer que le secteur des cuirs et des peaux avait le potentiel de stimuler les exportations et le commerce du Niger. Celui‑ci dispose d'un cheptel étendu et divers de bovins, d'ovins et de chèvres rousses de Maradi, qui sont prisés pour leurs peaux. La demande mondiale de peaux est constante et augmente, ce qui fait de ce secteur une source potentielle de revenus importants pour le pays. Le CIR a soutenu plusieurs projets dans les huit régions du Niger pour améliorer la compétitivité du secteur des cuirs et peaux.
Le Niger commercialise des cuirs et des peaux depuis plus de 50 ans, mais la performance du secteur était en deçà de son potentiel en raison des méthodes traditionnelles utilisées pour la collecte, le traitement et la conservation des produits. Le CIR aide le Niger à tirer parti du potentiel du secteur des cuirs et peaux en renforçant ses tanneries et en soutenant la modernisation du Centre des Métiers du Cuir et d'Art du Niger, ce qui a permis d'améliorer significativement l'environnement grâce à de meilleures techniques de gestion des déchets. Les recettes d'exportation de ce secteur ont plus que doublé, passant d'environ 534 000 USD en 2010 à près de 1,4 million d'USD en 2018.
Idrissa Yahaya, coordonnateur de l'UNMO auprès du Ministère du commerce et de l'industrie, reconnaît la contribution du CIR, qui a accordé une aide au gouvernement du Niger pour commercialiser les produits de l'ensemble du secteur des cuirs et peaux, améliorer la qualité de ses produits et renforcer la compétitivité sur les marchés régionaux et internationaux. Il estime que la formation de 600 personnes à la production de cuirs et peaux, mettant l'accent sur les techniques de tannage respectueuses de l'environnement, "permet aux citoyens de partager les revenus issus du développement de leur pays".
Des femmes comme Madame Zouha Mohammed, qui ont suivi une formation professionnelle sur différents aspects du traitement du cuir et de la fabrication des produits en cuir, ont également reçu des machines à coudre, des brouettes, des bottes et d'autres équipements dont elles avaient besoin pour commencer leurs activités. Madame Zouha Mohammed perçoit jusqu'à 35 000 francs CFA (francs de l'Afrique de l'Ouest), environ 58 USD, pour un de ses sacs. Plusieurs coopératives de femmes fabriquent à présent des produits destinés au marché d'exportation. Avec le soutien du CIR, le Niger a facilité plusieurs missions exploratoires destinées aux entreprises dans des pays comme la Chine et l'Inde.
Soutien aux femmes et aux jeunes entrepreneurs
Le CIR a fourni un soutien ciblé pour promouvoir la participation des femmes et des jeunes aux activités économiques du pays. Cet appui comprenait la formation de 40 entrepreneuses des 8 régions du pays au commerce transfrontières et à la facilitation des échanges. La plupart des entrepreneuses au Niger sont des commerçantes transfrontières et ne pouvaient pas tirer pleinement parti de leurs activités en raison du manque de compréhension des règles commerciales et des compétences insuffisantes en matière de gestion commerciale. En outre, 45 boulangers, bouchers, ouvrières de la transformation agricole et restaurateurs ont été formés aux normes d'hygiène et de qualité.
Investissements dans la chaîne de valeur du sésame
Les conditions climatiques rigoureuses du Niger, semblables à celles de ses voisins sahéliens de l'Afrique de l'Ouest, font qu'il est difficile de cultiver plusieurs cultures en raison de la chaleur, de la sécheresse et de la faible pluviométrie, qui sont encore exacerbées par les changements climatiques. Le sésame renferme un potentiel considérable pour le développement économique du pays en raison de sa résilience face à ces conditions météorologiques défavorables. Avec le soutien du CIR, le gouvernement travaille avec de petits producteurs dans le secteur du sésame, pour qu'ils s'organisent au sein d'une association interprofessionnelle fonctionnelle, dynamique et représentative. Des producteurs de sésame ont reçu des technologies améliorées de transformation des semences et des emballages biodégradables pour améliorer la compétitivité de leurs produits. En outre, le commerce électronique a été un catalyseur novateur dans ce secteur, ce qui a aidé les producteurs à relier leurs activités aux marchés nationaux et régionaux au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Bénin et au Nigéria. Le soutien à ce secteur a permis d'enregistrer plusieurs résultats clés, y compris une augmentation de 11% de la production nationale d'huile de sésame entre 2019 et 2022. Selon Yahaya:
Six cadres de dialogue régionaux pour les acteurs du secteur du sésame ont été créés. Plus de 450 personnes, dont 43 femmes, ont été formées aux bonnes pratiques agricoles, au commerce électronique et aux règles du commerce international, ainsi qu'à la gestion de coopératives, tandis que 30 productrices ont été formées à la commercialisation. Dans le même temps, 360 producteurs, dont 78 femmes, utilisent une variété de semences très productive et résiliente aux chocs climatiques, tandis que 432 producteurs, dont 182 femmes, ont été formés grâce la mise en place de champs‑écoles. La production dans ce secteur a dépassé les attentes, avec un total de 25 000 tonnes contre un objectif de 10 000 tonnes, et un revenu d'exportation de 36,6 millions d'USD par rapport à un objectif de 6,5 millions d'USD.
Consolidation des réalisations du programme
Grâce au projet de post‑soutien à la durabilité et au projet de facilité intérimaire, le CIR a soutenu plusieurs initiatives en cours au Niger afin de consolider et de soutenir les réalisations accomplies à ce jour. Plus précisément, les projets ont continué d'améliorer l'environnement économique afin de favoriser le commerce national, régional et international. Les fonctions de coordination commerciale de l'UNMO et le suivi de l'impact et de la durabilité des projets antérieurs du CIR se poursuivent. Les projets pouvant être financés pour renforcer l'appui aux principales chaînes de valeur au Niger, notamment celles du sésame et des cuirs et des peaux, sont en cours d'élaboration et des discussions avec les donateurs et les partenaires de développement sont prévues. Plus de 120 parties prenantes nationales verront leurs capacités renforcées dans des domaines tels que les règles Incoterms, le commerce électronique, l'élaboration de plans d'activités ou le transport et le transit.
Le Niger bénéficie aussi de plusieurs projets régionaux du CIR, notamment: i) le projet de facilitation du transit, du transport et des échanges en Afrique de l'Ouest mis en œuvre par la CNUCED; ii) le projet d'appui à l'opérationnalisation de la ZLECAf mis en œuvre par la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations Unies; et iii) le projet visant à renforcer la promotion de l'investissement dans les pays les moins avancés (PMA) francophones mis en œuvre par l'Association mondiale des organismes de promotion de l'investissement (AMOPI).
Yahaya attribue l'amélioration des conditions de l'environnement économique et de la croissance durable au Niger aux caractéristiques uniques du CIR suivantes:
If you would like to reuse any material published here, please let us know by sending an email to EIF Communications: eifcommunications@wto.org.