PRINCIPAUX RÉSULTATS
- L'Unité nationale de mise en œuvre (UNMO) du Cadre intégré renforcé (CIR) a joué un rôle central dans la négociation menée par le gouvernement des Comores en vue d'un accord de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne dans le cadre du Groupe de l'Afrique orientale et australe, en mobilisant 6 millions d'EUR pour produire des biens de consommation pour les marchés locaux, régionaux et internationaux.
- Les Comores ont adhéré à l'OMC lors de la 13ème Conférence ministérielle de l'OMC en février 2024, avec le soutien du CIR tout au long de leur parcours d'adhésion.
- Une stratégie d'écotourisme élaborée avec le soutien du CIR intègre la promotion du tourisme, la protection de l'écosystème unique et fragile de l'archipel, et la création d'emplois et de revenus pour les communautés locales. Cela a conduit à une hausse du nombre de visiteurs locaux, internationaux et issus de la diaspora.
- L'activité entrepreneuriale des jeunes a été dynamisée grâce à une initiative du CIR, de la France et de la (Mutuelle d'Epargne et de Crédit ya Komor (MECK)-Moroni qui met les jeunes au défi de créer leur propre entreprise et, pour ce faire, les aide en développant leurs compétences et en fournissant des microfinancements.
- L'UNMO est fortement intégrée au sein du Ministère de l'économie et du commerce, le gouvernement ayant encore renforcé son soutien et son appropriation du partenariat avec le CIR en fournissant une aide en nature pour le fonctionnement de l'UNMO, notamment les salaires et les bureaux. Sur les 13 membres du personnel, 10 sont fonctionnaires.
Avec une population de près de 837 000 habitants (2022), l'économie de l'Union des Comores repose principalement sur le tourisme et les exportations de clous de girofle, de vanille et d'ylang-ylang. Densément peuplé, l'archipel a été dévasté par le cyclone Kenneth en 2019, qui a détruit 80% des cultures. Il a subi un autre revers l'année suivante, lorsque la pandémie de COVID-19 s'est propagée dans le monde entier. Ces deux événements ont eu des répercussions importantes sur les secteurs de l'agriculture et du tourisme. La vulnérabilité de l'île sur le plan du climat est une considération essentielle dans ses plans de développement, notamment avec la protection de sa biodiversité fragile.
Depuis le début de son partenariat avec le gouvernement de l'Union des Comores en 2011, le Cadre intégré renforcé (CIR) a fourni des financements qui ont atteint environ 7,4 millions d'USD, ce qui représente une part importante du montant total moyen de 40 millions d'USD accordé au titre de l'Aide pour le commerce par divers partenaires entre 2008 et 2019. Le CIR a également contribué à augmenter l'Aide pour le commerce provenant d'autres partenaires de développement, ce qui a aidé à financer 18 domaines prioritaires identifiés dans le Plan à moyen terme du gouvernement pour l'intégration commerciale des Comores (2012-2015) et dans le cadre du document de stratégie de l'île pour la croissance et la réduction de la pauvreté pour 2010-2014 (DSCRP). Cela a été réalisé grâce à une table ronde rassemblant plusieurs donateurs organisée par le gouvernement par l'intermédiaire de l'UNMO du CIR et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), avec le soutien de la France en tant qu'interlocuteur des donateurs.
Facteurs de réussite dans le cadre de l'EDIC et de l'UNMO
En 2007, une Étude diagnostique sur l'intégration du commerce (EDIC), initiée par le gouvernement, soutenue par le CIR et menée par le PNUD, a réuni plusieurs parties prenantes dans le cadre du processus de consultation. Parmi celles-ci figuraient l'Union des chambres de commerce de l'industrie et de l'agriculture des Comores (UCCIA), les associations de producteurs de la Société nationale de pêche des Comores, y compris de jeunes exploitants, et plusieurs associations d'exportateurs et de consommateurs. Les conclusions de l'EDIC ont été intégrées au DSCRP pour 2010-2014, au Plan à moyen terme pour l'intégration commerciale, à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD 2018-2021) et au Plan Comores Émergent à l'horizon 2030 (PCE 2030). L'EDIC a été mise à jour en 2015 pour inclure le secteur privé et les secteurs du tourisme et de la pêche, et pour l'aligner avec la SCADD et le PCE.
L'UNMO a été formellement intégrée au Ministère de l'économie et du commerce par un décret exécutif. Son mandat va au-delà de la mise en œuvre des projets du CIR et s'articule autour de la mobilisation, de la coordination et du suivi de l'Aide pour le commerce. Le Ministère fournit un soutien en nature pour le fonctionnement de l'UNMO, y compris le paiement des salaires et les bureaux. Sur les 13 membres du personnel de l'UNMO, 10 sont fonctionnaires, ce qui reflète le soutien et l'appropriation par le gouvernement dont bénéficie l'UNMO. L'intégration de l'UNMO au sein du Ministère, son vaste mandat au titre de l'Aide pour le commerce et son personnel sont prometteurs pour sa durabilité lorsque le soutien du CIR aura pris fin.
L'UNMO a joué un rôle important dans l'élaboration de plusieurs politiques dans la foulée du Plan à moyen terme pour l'intégration commerciale. Cela s'est notamment traduit par un document de politique commerciale élaboré en 2013 avec le soutien de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et du PNUD, un soutien technique dans le cadre de l'UNMO pour l'élaboration de la Stratégie agricole du pays en 2016, et un soutien financier pour l'élaboration de la Stratégie industrielle en 2017. L'UNMO a également fourni un soutien technique pour l'élaboration de la Stratégie nationale d’appui au développement du tourisme (2019-2035), qui vise à renforcer l'attractivité des Comores en tant que destination touristique et à accroître les recettes.
Le partenariat entre le CIR et le gouvernement des Comores a facilité l'intégration du commerce dans la législation, notamment la Loi sur la concurrence, la Loi sur la protection des produits alimentaires et la préservation des végétaux, le Code maritime et le Code du tourisme, et des projets de lois régissant le commerce extérieur et l'investissement. La mise en œuvre de réformes – comme l'établissement d'un tribunal de commerce, l'organisation d'un dialogue public-privé en 2020 ou la création du Service de soutien à la promotion des exportations (CAPEX) par l'UCCIA – a permis d'améliorer l'environnement commercial. Le CAPEX fournit un soutien et des services aux producteurs et exportateurs comoriens tout le long de la chaîne de valeur.
L'UNMO est notamment chargé de diffuser des nouvelles et des renseignements sur les questions liées au commerce. En 2019, l'unité a mis en place une plate-forme électronique et un bulletin d'information électronique mensuel en s'appuyant sur la stratégie de communication du Ministère de l'économie et du commerce.
Des progrès vers la table des négociations du commerce mondial
Les Comores travaillent en vue d'accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 9 octobre 2007, date à laquelle ils ont créé un groupe de travail à cette fin. Après des années d'efforts et de progrès, y compris sa dixième réunion en janvier 2024, les Comores ont franchi cette étape décisive en accédant avec succès à l'OMC lors de la 13e Conférence ministérielle de l'OMC qui s'est tenue à Abou Dhabi en février 2024.
Le CIR a soutenu les Comores tout au long de son processus d'accession à l'OMC. Il a ainsi organisé des ateliers de formation, élaboré des documents analytiques, des rapports et des études, participé aux réunions du groupe de travail de l'accession à Genève et fourni une aide à la Mission permanente basée à Genève pour assister le gouvernement dans ses négociations.
À l'occasion de la célébration de l'adhésion des Comores à l'OMC, Ahmed Ali Bazi, Ministre de l'économie, de l'industrie et des investissements de l'Union des Comores, a déclaré :
Le CIR a également apporté un soutien dans le cadre des négociations menées au niveau régional pour l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine, que les Comores ont signé et ratifié; la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC); et le Marché commun de l'Afrique orientale et australe.
Les cultures de plantes odorantes stimulent le commerce
Sur le plan local, le CIR a apporté son soutien aux secteurs horticoles de la vanille, de l'ylang-ylang et du clou de girofle au niveau des producteurs, des transformateurs et des institutions. Le soutien au secteur horticole a été coordonné par l'UNMO et mis en œuvre par le PNUD et le Centre du commerce international (ITC). Le PNUD et l'ITC ont apporté chacun une contribution supplémentaire de 100 000 USD, et la contribution en nature fournie par le gouvernement, d'un montant de 200 000 USD, est venue compléter le budget. En outre, l'UNMO a soutenu la mobilisation de 375 000 USD auprès de la Société internationale islamique de financement du commerce par le biais de l'Initiative Aide pour le commerce pour les États arabes (AfTIAS) pour la construction et l'opérationnalisation d'un centre de traitement, de stockage et de commercialisation de la vanille.
L'initiative de soutien au secteur horticole a pour priorité le développement du secteur privé. Elle a permis de regrouper les producteurs en 19 coopératives et de créer une union rassemblant celles du secteur de l'ylang-ylang. Un soutien en vue du renforcement des compétences de gestion et de négociation ainsi qu'un accès à un financement à des taux préférentiels ont été accordés aux coopératives. Les capacités de production et de préparation des trois produits ont été renforcées et 1 178 producteurs ont participé à des visites de partage d'expériences entre différentes régions de grande production. Sur chaque île, trente (30) coopératives ont reçu une formation sur la création de pépinières de vanille et sur l'entretien des plants et des vignes.
Les compétences avérées de l'UNMO en matière de facilitation et de coordination de projets lui ont également valu d'être choisie pour jouer un rôle de coordination similaire dans le cadre du Programme d'appui à la production, à l'industrialisation et au libre-échange (APILE) aux Comores de l'Union européenne (UE), doté d'un budget de 6 millions d'EUR.
Le programme, mis en œuvre par des partenaires techniques, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel et l'ITC, vise à améliorer la qualité des produits comoriens destinés à être vendus sur les marchés européens et régionaux dans le cadre de l'Accord de partenariat économique UE-SADC, que les Comores ont ratifié en 2019. Il devrait favoriser la croissance et l'emploi aux Comores.
L'UNMO a reçu une enveloppe supplémentaire de 300 000 EUR pour gérer le projet et financer les réunions du comité directeur et du comité technique. Lors de ces réunions, les partenaires techniques présentent des renseignements sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre, le recrutement et le soutien direct aux entreprises.
Une jeunesse audacieuse pour assurer l'avenir
Le volet Subuti (qui signifie "oser" dans la langue locale des Comores) est l'une des deux phases du projet d'entrepreneuriat pour les jeunes établi dans le cadre d'un partenariat entre le CIR, l'Ambassade de France, l'Institut de technologie de l'Université des Comores, la Chambre de commerce et MECK Moroni, une institution de microfinancement. Le projet revêt une importance cruciale dans un pays où 53% de la population est âgée de moins de 20 ans. Le CIR et l'Ambassade de France ont chacun apporté une contribution de 30 000 USD au projet et les fonds de crédit de MECK Moroni s'élèvent à 120 000 USD. Selon Halidi Ali Omar:
L'Université et la Chambre de commerce apportent un soutien technique aux entrepreneurs.
Le volet Subuti correspond à la dernière phase du projet, qui consiste à aider les jeunes entrepreneurs retenus à se positionner sur le marché international. L'objectif est de renforcer leurs capacités en matière d'ajout de valeur et d'emballage et de veiller à ce que leurs produits répondent aux normes internationales les plus strictes. Certains producteurs d'ylang-ylang, de moringa et de clous de girofle transforment leurs récoltes en savons et en produits cosmétiques, entre autres.
Le modèle a été repris dans le cadre de l'initiative AfTIAS et a été associé au programme APILE susmentionné afin de contribuer à l'expansion et à l'amélioration de la qualité.
Un programme global d'écotourisme pour l'emploi et la protection de l'environnement
Le CIR soutient également l'écotourisme afin de créer des emplois, de remédier aux effets de la COVID et, ce faisant, d'accroître les revenus des communautés. L'accent est mis sur le renforcement de la gouvernance, la promotion du tourisme et l'utilisation par le secteur de produits nationaux, fournis notamment par les communautés rurales vivant à proximité des zones protégées. Grâce à un financement d'environ 1,7 million d'USD du CIR, sur deux des îles, le gouvernement construit des logements écologiques qui seront gérés par la population locale. En outre, pour soutenir le renforcement des capacités en matière de tourisme durable, l'UNMO a obtenu un financement de 250 000 USD de l'initiative AfTIAs 2.0 pour un projet de coopération Sud-Sud avec le Maroc. Ce projet devrait permettre d'enrichir davantage le secteur du tourisme.
Une stratégie de commercialisation du tourisme visant à atténuer les effets de la COVID-19 a joué un rôle déterminant dans le programme de l'Office national du tourisme (ONT) en mettant l'accent sur le marché intérieur et celui de la diaspora. Cette stratégie accorde également une grande place à l'écotourisme, avec la vanille et l'ylang-ylang comme vedettes. Cette forme de tourisme s'accompagne d'activités d'aventure en plein air, qui ont été adaptées aux protocoles sanitaires pendant la pandémie de COVID, ainsi que de voyages gastronomiques et de visites de sites culturels. La stratégie de commercialisation du tourisme identifie également Mohéli comme un centre d'écotourisme, la Grande Comore comme une destination de choix pour le tourisme balnéaire et le mont Karthala, sur cette même île, comme un lieu idéal pour le tourisme d'aventure.
La stratégie du secteur repose sur l'acquisition par les populations locales de meilleures compétences pour mettre en valeur leur patrimoine culturel et tenir compte des considérations environnementales. L'initiative aide les jeunes à obtenir un revenu en fabriquant et en vendant des produits recyclés et des plantes médicinales et en ramassant les ordures, ce qui contribue à préserver l'écologie fragile de l'île.
Le CIR et l'ONT ont organisé la première et la deuxième édition de la Semaine du tourisme en 2021 et 2022, afin de promouvoir le tourisme dans le cadre de la stratégie de commercialisation du tourisme. Ces événements ont attiré plus d'un millier de visiteurs et 152 exposants. Comme Azali Said Ahmed, directeur de la communication et du marketing de la Maison de l'écotourisme Ngazidja, l'a indiqué au CIR en 2021:
Le CIR a également soutenu la participation de l'ONT à des foires commerciales internationales à Madrid, Paris et Dubaï.
L'initiative d'écotourisme fonctionne conjointement avec le parc marin de Mohéli, qui bénéficie du soutien de l'Agence française de développement, et avec le réseau national de zones terrestres et marines protégées sur les trois îles, qui bénéficie du soutien du PNUD.
Catalyseurs de durabilité
La mise à jour de l'EDIC et les interventions menées par le CIR au niveau stratégique et à l'échelle locale ont joué un rôle important dans la promotion d'un commerce favorable aux populations pauvres et dans l'obtention d'un nouveau soutien pour les Comores de la part d'autres partenaires. Ce soutien, ainsi que l'intégration de l'UNMO dans les systèmes gouvernementaux et la capacité de l'unité à mobiliser des ressources de la communauté internationale, témoignent de la confiance croissante des partenaires de financement. Ce sont là des signes qui donnent à penser que l'Aide pour le commerce et d'autres formes de soutien continueront d'affluer dans l'archipel et contribueront à protéger l'écosystème fragile et unique ainsi que les habitants au-delà de l'action du CIR.
_ _ _
Alors que la deuxième phase du Cadre intégré renforcé (CIR) touche à sa fin en 2024, l'objectif est de produire un catalogue de récits d'impact mettant en lumière les efforts du partenariat du CIR dans les pays les moins avancés (PMA) et les PMA récemment reclassés où il s'est activement investi. Le présent récit d'impact constitue l'un des récits du catalogue. Il a bénéficié de la contribution et des commentaires essentiels de la part des Unités nationales de mise en œuvre du CIR (UNMO) basées dans les pays et de l'ensemble de l'équipe du CIR.
L'objectif premier de chaque récit d'impact, ainsi que de l'ensemble du catalogue, est d'adopter une approche journalistique en relatant l'implication du CIR dans les PMA au cours de la Phase Une et Deux. Le but est de fournir des informations pertinentes et de documenter les résultats et les impacts, ainsi que certains enseignements tirés du travail du partenariat du CIR dans les PMA. Ces récits ne fournissent pas une vue d'ensemble de tous les aspects de l'implication du partenariat du CIR, tels que les calendriers précis ou l'étendue exacte de la participation (c'est-à-dire les contributions financières). Ils constituent plutôt un moyen d'information parmi d'autres sur le travail du partenariat du CIR. Les lecteurs intéressés sont encouragés à compléter ces récits d'impact en consultant d'autres sources, notamment les Rapports annuels du CIR, les articles des Nouvelles de l'Aide pour le commerce, les canaux de réseaux sociaux du CIR et, le cas échéant, les UNMO dans les PMA ainsi que le Secrétariat exécutif du CIR.
Il est essentiel de reconnaître que les informations fournies ne sont ni exhaustives (par exemple, elles sont basées sur les dernières données disponibles au moment de la rédaction en 2023) ni de nature évaluative.
Enfin, bien que chaque récit d'impact adhère à une structure similaire, la diversité des pays, des contextes et des implications du CIR signifie que chaque histoire est unique.
If you would like to reuse any material published here, please let us know by sending an email to EIF Communications: eifcommunications@wto.org.