Le 29 mai 2012, Willie Luen s'apprêtait à animer l'une des réunions les plus importantes de sa vie. Il se rappelle que la salle (une salle de conférence d'un hôtel à Port Vila, la capitale du Vanuatu) était bondée au point que les vitres commençaient à s'embuer.
"J'étais nerveux", dit Luen. "C'était la première fois que le ministère faisait ce genre de chose."
En face de lui se trouvait le Vice‑Premier Ministre, Ham Lini, prêt à présider la réunion. Dans la salle, de hauts responsables gouvernementaux et certains des partenaires donateurs les plus importants du Vanuatu, des représentants du secteur privé, des membres du personnel d'ONG, des diplomates et des représentants des collectivités étaient présents.
Ils étaient réunis à l'occasion de la toute première réunion du Comité national pour le développement du commerce (CNDC), un groupe de représentants des secteurs public et privé qui s'intéressent au commerce national et international, et qui œuvrent ensemble pour recenser et résoudre leurs problèmes respectifs de développement du commerce. Pour ce faire, ils formulent des recommandations à l'intention du Conseil des ministres du Vanuatu.
Pendant cette première réunion, ils ont examiné et approuvé le cadre de politique commerciale du Vanuatu, devenu depuis lors l'un des grands axes du développement économique du pays.
Ils ont évoqué en outre la manière dont les représentants du Vanuatu engageraient la série de négociations suivante sur les principaux accords de libre‑échange, et ils ont approuvé le premier projet du CIR pour le pays, axé sur l'appui institutionnel et l'appui aux politiques en matière de commerce.
Le terme de cette réunion inaugurale est un moment de fierté pour Luen: c'est l'aboutissement de plusieurs mois de travail patient. Il s'agit toutefois d'une tâche pour laquelle il se sent bien préparé, grâce à sa carrière antérieure d'enseignant du secondaire.
"En tant qu'enseignant, on essaie constamment d'emmener les élèves avec soi sur le chemin de l'apprentissage. En outre, j'ai toujours eu une passion pour le travail collaboratif", affirme Luen.
Après avoir arrêté d'enseigner pendant une courte période afin d'étudier en vue d'une maîtrise en Norvège (il a été le premier ressortissant du Vanuatu à recevoir une bourse d'études Erasmus Mundus), Luen a entamé une nouvelle phase dans sa carrière en qualité de chargé des questions commerciales à la Direction du commerce extérieur, qui relève du Ministère du tourisme, du commerce et des affaires intérieures du Vanuatu.
Dans ces nouvelles fonctions, l'une de ses premières tâches a consisté à travailler avec Andrea Giacomelli, le représentant résident de l'Overseas Development Institute (ODI), en vue de parachever le cadre de politique commerciale du Vanuatu que le Ministère avait mis au point en partenariat avec le Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, sur la base des conclusions de la dernière Étude diagnostique sur l'intégration du commerce.
L'étude a servi de "feuille de route pour répondre à nos difficultés commerciales et tirer parti de nos avantages comparatifs", explique Luen, et elle a aidé le gouvernement du Vanuatu à mettre au point son premier cadre général de politique commerciale, une politique d'ensemble à laquelle sont adossées les autres politiques commerciales.
"Une fois ce cadre en place, nous nous sommes rendu compte que si la plupart des ministères ont des politiques, ils n'ont aucun moyen de savoir si elles ont bien été mises en œuvre."
"L'étude recommandait la création d'un comité chargé de suivre la mise en œuvre de la politique commerciale nationale."
Ainsi, en mai 2012, c'est exactement ce qui a été fait.