Alors que la crise liée à la COVID‑19 est loin d'être terminée, que le changement climatique ne cesse de s'accélérer et qu'une crise économique se prépare, les enjeux sont plus importants que jamais.
Le chevauchement des urgences que représentent la COVID‑19 et le changement climatique provoque de profondes perturbations financières, économiques, sociales et institutionnelles. Les changements sont là et d'autres sont à venir. Le défi est maintenant de savoir comment nous allons faire face à ces changements et les transformer en un exercice positif pour tous.
Pour les économies et les sociétés africaines, dont beaucoup sont elles‑mêmes familières des tourmentes et des perturbations, ces changements ont été encore plus considérables. Les impacts sont déjà profonds et vastes.
Les chutes catastrophiques des prix des matières premières, de l'industrie manufacturière et du tourisme se sont répercutées sur tout le continent, aggravant un fardeau de la dette déjà insoutenable. Les déficits ne cessent de croître tandis que les investissements étrangers directs et les transferts de fonds se tarissent.
Cette confluence de crises exige une solidarité renforcée, en particulier avec les plus vulnérables.
Sur les 46 nations reconnues comme relevant de la catégorie des pays les moins avancés (ou PMA), 33 se trouvent en Afrique.
Ces PMA africains, de l'Angola à la Zambie, rencontrent de multiples obstacles à un développement durable et inclusif. Leurs économies sont faibles et leurs exportations peu importantes. Des problèmes endémiques comme les conflits, les inégalités et la corruption aggravent des menaces extérieures comme le changement climatique, rendant plus complexe une situation déjà sombre.
Le chemin à parcourir est long pour nous tous, et il l'est tout particulièrement pour les PMA d'Afrique. Il exigera une gouvernance forte et déterminée qui aspire à une transformation structurelle et à un développement durable. Il exigera des actions courageuses, de l'innovation et de la responsabilité.
La cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés – PMA5 – est l'occasion la plus audacieuse que nous ayons de parcourir ensemble ce chemin et de nous engager solidairement sur cette voie.
Tous les 10 ans, les Nations Unies organisent ce grand sommet pour analyser les progrès accomplis et fixer des objectifs ambitieux pour les PMA. Cet événement permet aussi d'établir des partenariats internationaux pour aider les PMA à atteindre ces objectifs.
La Conférence PMA5 aura lieu dans un an au Qatar, et la première étape importante est en cours. Au cours de cette réunion accueillie virtuellement par le gouvernement du Malawi, des ministres africains et des partenaires de développement examineront comment les PMA africains (ainsi que Haïti) parviennent à un développement durable et s'accorderont sur l'ensemble de mesures et les partenariats qu'ils souhaitent voir adoptés à cette conférence.
Ce nouveau partenariat – dont on peut dire qu'il n'a jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui – sera consolidé à la Conférence PMA5, à laquelle participeront des Présidents et des Premiers Ministres ainsi que des dirigeants de la société civile et du secteur privé, et constituera un jalon majeur dans les efforts déployés par les PMA et leurs partenaires pour relever les principaux défis, notamment la crise liée à la COVID.
Ce nouveau plan d'action adopté lors de la Conférence PMA5 représentera un espoir et un potentiel pour transformer la vie de pas moins d'un milliard de personnes parmi les plus vulnérables du monde.
Mais c'est au Malawi que les PMA africains fixeront eux‑mêmes le programme.
Nous sommes confrontés à un ensemble de problèmes complexes et, comme c'est trop souvent le cas, ce sont les économies les plus faibles et les pays les plus vulnérables qui en subissent les plus graves conséquences.
Nous espérons que la Conférence PMA5 permettra de réaffirmer l'engagement mondial en faveur des besoins spécifiques des PMA en cette période critique. La crise liée à la COVID étant loin d'être terminée, le changement climatique ne cessant de s'accélérer et une crise économique et de la dette se préparant, les enjeux sont élevés et la solidarité et la coopération internationales sont plus que jamais nécessaires.
L'ampleur des défis à venir exige que nous soyons honnêtes avec nous‑mêmes et les uns avec les autres.
L'humanité est capable d'aller sur la lune. À un moment où nous sommes témoins de progrès technologiques sans précédent, nous sommes aussi capables de faire face à ce qui se présente à nous. Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de la volonté d'agir.
Les institutions, les cadres et les outils pour une formidable coopération multilatérale sont tous là – alors investissons dans ceux‑ci. L'énergie et les idées, en particulier celles de la société civile et des jeunes, sont là – écoutons ce qu'ils ont à dire.
Ni la COVID, ni le changement climatique, ni les inégalités ne reconnaissent les frontières. Comme bien d'autres choses, les catastrophes se mondialisent de plus en plus – et pourtant, comme toujours, ce sont les plus faibles qui en souffrent le plus.
Nous devons faire preuve de solidarité, dans le cadre de programmes d'aide mettant l'accent sur les vaccins et l'allégement de la dette et tenant compte en priorité des plus vulnérables.
De grands changements nous appellent et se profilent à l'horizon. Nous serons tous jugés sur la façon dont nous répondrons à cet appel. Cela en dira long non seulement sur les systèmes que nous avons construits, mais aussi sur nous en tant qu'espèce humaine.
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