Étude de cas : Lesotho. Découvrez d'autres études de cas ici.
PRINCIPAUX RÉSULTATS:
- Le Cadre intégré renforcé (CIR) a consolidé les institutions et contribué à la diversification économique du Lesotho en améliorant les capacités de production des petits producteurs horticoles pour stimuler leur potentiel commercial. Les initiatives menées ont donné un coup de projecteur sur l'horticulture, qui permet la diversification dont le pays a tant besoin compte tenu de son profil commercial et économique hautement concentré.
- Le CIR a soutenu l'adoption de la technologie de culture en serre par de petits horticulteurs et, avec l'appui technique du Centre du commerce international (ITC), il a aidé le gouvernement du Lesotho à établir le premier grand marché de fruits et légumes frais de la capitale, Maseru.
- Le CIR contribue à réduire la pauvreté et le chômage, les femmes et les jeunes étant des bénéficiaires directs de ses initiatives.
- Le CIR a aidé le gouvernement à instaurer un environnement commercial favorable et à négocier l'accès à de nouveaux marchés pour les produits et services en provenance du Lesotho.
Le Royaume du Lesotho diversifie son économie, qui est fortement tributaire des secteurs du textile et de l'habillement, en développant l'horticulture et en investissant dans cette filière encore inexploitée, en particulier pour ce qui est de la production de fruits d'arbres à feuilles caduques à une échelle commerciale. Cette stratégie fait suite aux recommandations découlant de la mise à jour de l'Étude diagnostique sur l'intégration du commerce (ÉDIC) réalisée en 2012, qui a mis en exergue la nécessité de renforcer les capacités d'exportation et les capacités institutionnelles; d'accroître l'intégration du commerce; d'améliorer l'environnement commercial; de renforcer l'infrastructure; et, enfin, de réduire la pauvreté.
L'agriculture est la source de revenus de 80% de la population des zones rurales du Lesotho. La plupart des petits agriculteurs vivent en plaine et en bordure de relief, où les terres sont arables. Toutefois, les agriculteurs sont aujourd'hui de plus en plus touchés par des phénomènes préjudiciables liés au changement climatique, par exemple un climat plus sec et des pluies et chutes de grêle extrêmes qui abîment les cultures. Grâce au soutien du CIR, beaucoup de petits exploitants ont cependant été capables de surmonter les difficultés posées par ces effets négatifs du changement climatique en cultivant leurs plantes sous abri au moyen de l'introduction de la technologie de culture en serre. D'après Phera Lepati, coordonnatrice du CIR et directrice de la planification au sein du Ministère du commerce et de l'industrie (MTI),
La technologie de culture en serre permet aussi d'utiliser plus efficacement l'eau et les engrais, prolonge la saison de croissance et protège les cultures des phénomènes météorologiques extrêmes.
De 2013 à 2016, un total de 572 petits exploitants du secteur horticole ont profité de 115 serres installées dans 5 districts, à savoir Butha‑Buthe, Leribe, Berea, Maseru et Mafeteng, dans le cadre du projet consacré à la productivité du secteur horticole et au développement du commerce, qui est mis en œuvre par l'ITC en étroite collaboration avec le gouvernement du Lesotho. Les petits exploitants, qui ont connu par le passé de mauvaises récoltes, peuvent désormais faire pousser leurs cultures toute l'année, ce qui a grandement amélioré la qualité de leurs produits et leur a permis de pénétrer de nouveaux marchés nationaux et internationaux lucratifs.
Les petits exploitants ont étendu leurs activités, créé des emplois pour de nombreux membres de leurs communautés, augmenté leurs revenus et réduit la pauvreté. Le fait de soutenir les capacités productives et d'améliorer la qualité des produits horticoles au Lesotho entre directement dans le cadre du projet du gouvernement consistant à placer les exportations horticoles au cœur de la lutte contre la pauvreté et de la création d'emplois. Le CIR a financé l'élaboration de la Stratégie nationale d'exportation du Lesotho (2021‑2025), qui a été établie grâce à l'appui technique de l'ITC et qui est axée sur trois secteurs prioritaires présentant un fort potentiel de croissance des exportations: l'horticulture; les textiles et les vêtements; et l'industrie légère.
La technologie de culture en serre a éveillé l'intérêt des femmes et des jeunes, ce qui a entraîné un changement majeur dans un secteur dominé par les hommes. Dans le cadre de sa politique, le gouvernement a ciblé en particulier les femmes et les jeunes, faisant en sorte qu'au moins 25% des serres profitent à ces groupes marginalisés. D'après Mahlape Qoane, ancienne responsable du projet relatif à la productivité du secteur horticole et au développement du commerce au sein du MTI, projet exécuté en collaboration avec le Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire (MAFS),
Des agricultrices telles que Matiti Kabi, qui vient de Sekamaneng, en dehors de Maseru, fournissent désormais les hôtels et restaurants de la capitale en produits frais. Mme Kabi a déclaré que son entreprise était source d'emplois pour sa communauté. Il est évident que le soutien apporté aux petits exploitants aide les pauvres à gagner plus d'argent. Les familles bénéficiaires ont signalé une réduction de la pauvreté au niveau des ménages et une baisse du chômage chez les jeunes.
Soutenir les investissements dans l'infrastructure et les ressources humaines
Le CIR a aidé le gouvernement du Lesotho à développer non seulement l'infrastructure visible requise pour améliorer le commerce, mais également celle "immatérielle" nécessaire pour qu'elles fonctionnent de façon efficace. La Société de développement national du Lesotho (LNDC), une entité paraétatique relevant du MTI, a facilité l'établissement en mai 2021 du marché de produits frais de Maluti, géré par le secteur privé, pour offrir une infrastructure aux acheteurs et aux agriculteurs. Afin d'assurer le bon fonctionnement du marché, le CIR a financé la formation de 16 agents de commercialisation par le Conseil des agents en produits agricoles d'Afrique du Sud. À l'occasion du lancement du marché, Moeketsi Majoro, alors Premier Ministre, a souligné que le Lesotho faisait un pas en avant sur la voie de l'auto‑suffisance en matière de production alimentaire, en resserrant les liens entre agriculteurs et consommateurs. Plus de 200 agriculteurs sont inscrits pour faire du commerce sur le marché, dont 37 hommes, 16 femmes et 19 jeunes qui fournissent leurs produits après avoir bénéficié de l'initiative relative à la technologie de culture en serre soutenue par le CIR.
Le soutien apporté au secteur horticole du Lesotho a également renforcé les liens entre les petits exploitants ruraux et le secteur privé, permettant aux agriculteurs de produire et de distribuer leurs récoltes et d'améliorer leur potentiel d'exportation. Les agriculteurs ayant étendu leurs activités et accru leurs revenus, ils ont maintenant les moyens d'acheter leurs propres serres. L'ouverture par la LNDC d'une conserverie à Maseru a réduit le risque de pertes après‑récolte des produits périssables dues aux contraintes de marché et de transport. La conserverie, qui a la capacité d'employer 200 personnes, fabrique maintenant des produits destinés à l'exportation vers des pays de l'Union européenne (UE). L'admissibilité du Lesotho aux avantages offerts par la Loi sur la croissance et les perspectives économiques de l'Afrique et sa participation à l'Accord de partenariat économique signifient que le pays a accès en franchise de droits pour ses conserves aux plus grands marchés du monde aux États‑Unis d'Amérique et dans l'UE.
Encourager les synergies
Le programme du CIR a également contribué à garantir que le commerce soit intégré dans les stratégies et plans nationaux de développement du pays. En alignant les activités des projets sur les priorités nationales, le soutien du CIR a contribué à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable (ODD), à savoir la lutte contre la pauvreté (ODD 1); la sécurité alimentaire (ODD 2); l'égalité hommes‑femmes (ODD 5); le travail décent et la croissance économique (ODD 8); et les partenariats durables (ODD 17).
Pour ce qui est de maintenir les résultats au‑delà de la durée de vie du projet, l'accent a été mis sur l'appui aux institutions existantes, aux acteurs du secteur privé et aux groupes représentant les petits exploitants. Cette approche favorise un plus large soutien en rassemblant les compétences nécessaires au renforcement des capacités des institutions représentant les producteurs et en encourageant l'appropriation des projets au niveau local. L'objectif final est d'assurer la durabilité au‑delà du soutien du CIR, notamment avec la reprise du marché par le secteur privé. Le partage des coûts est un autre avantage: par exemple, tant le gouvernement du Lesotho que le CIR ont collaboré sur des initiatives visant à renforcer les liens entre acheteurs et vendeurs, chacun faisant jouer son avantage comparatif. Le CIR a également tiré parti de ses partenariats avec la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui ont à leur actif des projets consacrés au commerce mis en œuvre au Lesotho. L'ÉDIC initiale, qui a donné lieu à l'analyse des secteurs ciblés dans une optique de développement du commerce et à l'élaboration d'un plan d'action exhaustif, a rassemblé de multiples partenaires, le gouvernement et des organisations non gouvernementales pour établir un ordre de priorité dans les interventions.
Après la mise à jour de l'ÉDIC en 2012, le gouvernement du Lesotho a élargi sa base de production pour se centrer sur les exportations autres que de textiles et de vêtements, mettant l'accent sur l'horticulture et l'industrie légère. À la suite de la réussite des projets relatifs à l'horticulture du Lesotho, la Banque mondiale a raffermi son appui aux résultats de l'ÉDIC et financé aussi bien le Projet de développement agricole des petits exploitants que la production commerciale de fruits au titre du Projet de compétitivité du secteur privé et de diversification économique. L'objectif est d'intensifier la culture de fruits d'arbres à feuilles caduques et de permettre aux petits exploitants d'obtenir la certification nécessaire à l'exportation de leurs fruits.
Le CIR a également aidé des fonctionnaires du MTI à participer activement à des négociations commerciales, notamment au sein de l'Union douanière d'Afrique australe (SACU) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), pour trouver et exploiter des créneaux commerciaux et nouer des partenariats commerciaux efficaces dans la région.
Le renforcement des capacités des institutions nationales et l'aide apportée aux gouvernements dans l'élaboration des politiques et stratégies d'exportation sont la clé de voûte du soutien fourni par le CIR aux pays les moins avancés. En 2017, le gouvernement du Lesotho a établi le Comité national de coordination du commerce pour harmoniser l'élaboration et l'application des politiques commerciales afin de participer efficacement au commerce international. L'Évaluation de l'état de préparation au commerce électronique, financée par le CIR et réalisée par la CNUCED, a également souligné les possibilités offertes par le commerce électronique en matière de croissance du commerce et de développement économique à mesure que le pays se diversifie. Le CIR a aussi financé la mise au point de la Stratégie nationale d'exportation (2021‑2025), préparée avec l'appui technique de l'ITC, qui vise à éliminer les obstacles à l'expansion du commerce. La Stratégie nationale d'exportation ouvre la voie au traitement des domaines prioritaires par le gouvernement et les partenaires et à l'élaboration des futurs programmes.
Si le CIR a achevé tous ses projets au Lesotho, les résultats positifs de son soutien ont jeté des bases solides pour le renforcement du commerce dans le pays. Parmi ces résultats figurent l'intégration des activités soutenues par le CIR sur les plans du MTI et du MAFS; le développement des compétences tant des acteurs du secteur privé que des fonctionnaires; la conduite de vastes négociations commerciales au sein de la SACU; l'apport de contributions à la feuille de route pour l'industrialisation de la SADC; et la poursuite des négociations commerciales au titre de l'Accord portant création de la zone de libre‑échange continentale africaine.
_ _ _
Alors que la deuxième phase du Cadre intégré renforcé (CIR) touche à sa fin en 2024, l'objectif est de produire un catalogue de récits d'impact mettant en lumière les efforts du partenariat du CIR dans les pays les moins avancés (PMA) et les PMA récemment reclassés où il s'est activement investi. Le présent récit d'impact constitue l'un des récits du catalogue. Il a bénéficié de la contribution et des commentaires essentiels de la part des Unités nationales de mise en œuvre du CIR (UNMO) basées dans les pays et de l'ensemble de l'équipe du CIR.
L'objectif premier de chaque récit d'impact, ainsi que de l'ensemble du catalogue, est d'adopter une approche journalistique en relatant l'implication du CIR dans les PMA au cours de la Phase Une et Deux. Le but est de fournir des informations pertinentes et de documenter les résultats et les impacts, ainsi que certains enseignements tirés du travail du partenariat du CIR dans les PMA. Ces récits ne fournissent pas une vue d'ensemble de tous les aspects de l'implication du partenariat du CIR, tels que les calendriers précis ou l'étendue exacte de la participation (c'est-à-dire les contributions financières). Ils constituent plutôt un moyen d'information parmi d'autres sur le travail du partenariat du CIR. Les lecteurs intéressés sont encouragés à compléter ces récits d'impact en consultant d'autres sources, notamment les Rapports annuels du CIR, les articles des Nouvelles de l'Aide pour le commerce, les canaux de réseaux sociaux du CIR et, le cas échéant, les UNMO dans les PMA ainsi que le Secrétariat exécutif du CIR.
Il est essentiel de reconnaître que les informations fournies ne sont ni exhaustives (par exemple, elles sont basées sur les dernières données disponibles au moment de la rédaction en 2023) ni de nature évaluative.
Enfin, bien que chaque récit d'impact adhère à une structure similaire, la diversité des pays, des contextes et des implications du CIR signifie que chaque histoire est unique.
If you would like to reuse any material published here, please let us know by sending an email to EIF Communications: eifcommunications@wto.org.