Le Samoa, nation insulaire du Pacifique, a consenti des efforts considérables ces dernières années pour qu'entreprises et consommateurs aient accès à Internet mais il rencontre néanmoins des difficultés qui l'empêchent d'être totalement prêt à tirer profit du commerce électronique, selon une évaluation de la CNUCED rendue publique aujourd'hui.
L'isolement de ce pays constitué de huit îles situées entre Hawaii et la Nouvelle‑Zélande alimente la hausse des prix à l'importation et engendre des difficultés pour les entrepreneurs samoans qui souhaitent accéder aux marchés mondiaux et développer leurs entreprises.
D'après l'évaluation de la CNUCED, en mettant les exportateurs en relation directe avec des clients potentiels dans le monde entier et en permettant aux consommateurs et aux entreprises du pays de faire les meilleures affaires pour ce qu'ils importent, le commerce électronique pourrait aider le Samoa à surmonter ses contraintes géographiques.
Selon l'évaluation, "À l'instar de la plupart des petits pays insulaires en développement, surtout dans le Pacifique, les contraintes en matière de logistique commerciale demeurent un obstacle pour le Samoa."
Bien que l'avion soit le moyen de transport de marchandises le plus onéreux, les Samoans achètent et vendent en ligne des marchandises qui tiennent pour la plupart dans des petits colis et, de ce fait, l'aéroport international de Faleolo est devenu le principal point d'entrée et de sortie. Ces coûts grèvent les bénéfices des entreprises et allègent le portefeuille des consommateurs.
Selon l'évaluation, de meilleures installations portuaires et un choix plus large pour l'acheminement réduiraient les coûts du commerce électronique. En outre, l'absence de système d'adressage postal limite aussi la portée du commerce électronique au Samoa.
Les réformes gouvernementales destinées à intensifier la concurrence dans le secteur des télécommunications et à en améliorer la réglementation ont fait du téléphone mobile une réalité quotidienne pour la majorité de la population. Mais le raccordement à Internet n'est toujours pas fiable et reste coûteux, laissant plus des deux tiers de la population sans connexion.
Un abonnement mensuel ADSL 2GB coûtait 43 dollars EU en 2015, et le prix d'un forfait de données mobiles prépayées 3GB s'élevait à 40 dollars EU, alors que le salaire horaire minimum dépasse à peine 2 dollars EU.
Le gouvernement espère que l'arrivée d'un câble sous‑marin de 1 300 kilomètres reliant le Samoa au câble de la Southern Cross des Fidji va améliorer la connectivité et faire baisser les prix. Mais l'évaluation a montré que la seule amélioration des infrastructures ne permettra pas à ce pays insulaire d'être paré pour le commerce électronique.