8 avril 2021

Le karité biologique peut-il devenir une solution en Afrique de l'Ouest?

by Deanna Ramsay / in Tribune libre

Historically, in West Africa, it is women who have produced shea butter. They pick the shea nuts, boil them, dry them in the sun and roast them before pounding and grinding them to make a paste. This paste is mixed with water and churned until it forms a creamy butter of an ivory color.

The trade in shea nuts and shea butter, a product with innumerable benefits for the skin and which is also used in the manufacture of chocolates, is now worth several million dollars. The bulk of shea nuts, whether raw or processed into butter, come from West Africa, particularly Burkina Faso, Benin, Ghana and Mali.

Burkina Faso is the largest exporter of shea nuts in the world and its share of the world market is estimated at around 50%. In addition, the country falls under the category of Least Developed Countries (LDCs), like Benin and Mali, which means that its per capita income is low and it is vulnerable to shocks.

Pourrait-il améliorer la sécurité des revenus en se tournant vers l'exportation de produits du karité biologiques?

L'Alliance globale du karité (AGK) s'emploie à promouvoir le karité et à créer un secteur du karité durable et compétitif; elle constate que la demande de produits du karité biologiques augmente constamment, stimulée par la tendance en matière de consommation.

Les populations locales peuvent vendre les produits du karité biologiques trois à quatre fois plus chers que des produits non biologiques, ce qui fait une grosse différence pour les personnes qui travaillent dans le secteur et qui ont peu d'autres possibilités de revenus.

Selon l'AGK, instance multipartite qui regroupe des pouvoirs publics, le secteur privé, des organisations non gouvernementales, des organisations de la société civile, des chercheurs et des associations de productrices de produits du karité, les entreprises cherchent à étoffer leur offre pour répondre à cette demande des consommateurs.

Récemment, plusieurs importants négociants agricoles ont annoncé qu'ils développaient leur offre de produits biologiques, signe que le marché se dirige vers une tendance à la hausse et qu'il est prometteur.

Néanmoins, cela signifie également que les parties prenantes plus petites – les coopératives, fournisseurs et producteurs du secteur du karité – devront obtenir une certification.

D'après l'AGK, les coopératives souhaitent clairement obtenir cette certification afin d'accroître leur offre et leur part de marché.

Plusieurs obstacles se dressent sur la route de ceux qui souhaitent obtenir une certification biologique, y compris le coût, la formation nécessaire pour veiller au respect des normes et la capacité d'observer ces normes à la longue.

Les fonds et la formation font défaut à la plupart des producteurs de produits du karité d'Afrique de l'Ouest, qui sont généralement de petites coopératives.

Certains membres de l'AGK s'efforcent d'obtenir une certification biologique Ecocert, un organisme qui a des bureaux au Burkina Faso et qui propose une certification internationale.

 

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ÉTUDE DE CAS

Karibel est une entreprise burkinabé qui produit du beurre de karité traditionnel et biologique. En 2006, elle a obtenu une certification biologique Ecocert et elle collabore à présent avec Certifisys, un organisme sis en Belgique. L'entreprise produit environ 20 tonnes de beurre de karité par mois, qu'elle envoie principalement en Allemagne.

"Pour nous conformer aux normes biologiques, nous produisons le beurre de karité sur un site certifié et nous achetons les noix à des associations certifiées, elles aussi. Ces associations transportent les amandes par camion jusqu'à Ouagadougou, où se trouve le site de production", explique la directrice de Karibel, Mme Ouadraogo Aissata.

La certification biologique couvre le parcours qu'entreprend la noix de karité depuis l'arbre jusqu'au marché en passant par le site de transformation. Dans les forêts de karité, les engrais et les pesticides chimiques sont interdits. Les sites de transformation doivent être propres et exempts de parasites. L'étiquetage doit être clair et dûment établi.

"Si toutes les conditions sont réunies, vous obtenez la certification et vous faites tous les ans l'objet d'inspections non annoncées. Par ailleurs, il vous faut payer vos factures pour obtenir les certifications", explique Mme Aissata.

Au demeurant, la certification a beaucoup apporté à Karibel, qui a accès à de nouveaux marchés et qui compte de nouveaux clients demandeurs de produits biologiques, raconte la directrice.

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Quel appui est nécessaire à la conversion à la production biologique?

Les normes biologiques sont strictes et nombreuses. Pour les milliers de petites coopératives du secteur du karité qui constellent le paysage d'Afrique de l'Ouest, comprendre cette pléthore de règles est une obstacle de taille.

La situation est d'autant plus complexe qu'il existe plusieurs autres certifications, dont la certification "USDA organic", la certification de l'Union européenne, ou encore la NASSA, la certification australienne.

Sur fond d'augmentation de la demande de produits du karité biologiques, une solution pour accroître les revenus dans ce domaine à prédominance féminine consisterait à apporter un soutien ciblé pour guider les associations dans leurs démarches. Il s'agirait notamment de dispenser des cours de formation pour expliquer les prescriptions et de fournir un appui pour ce qui est de définir les marchés d'exportation et de déterminer quelles certifications sont nécessaires.

Une autre méthode d'appui importante consisterait à verser un financement aux associations afin qu'elles paient la certification.

According to the GSA, workers in the shea sector are struggling to be aware of certain novelties, such as changes in prescriptions. However, support intended to keep associations informed and to make them an informed public could also allow them to obtain more organic certifications and, thus, give shea products access to more and different markets.

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